Je fais de la politique…J’irai en prison?

Faire de la politique!? Un métier à risque sur le continent africain. La politique est sous nos cieux un mot traumatisant. Nous sommes des Etats indépendants, nous sommes plus ou moins des Etats démocratiques mais nous n’avons pas franchi le cap le plus important ; Celui de l’exercice de la politique sans danger. J’en veux pour preuve les réactions apeurées à chaque fois qu’un africain plus précisément un jeune africain veut faire de la politique.  Récemment , un ami originaire de Cote d’Ivoire me disait que  lorsque ses parents  ont appris qu’il faisait de la politique et osait même critiquer le régime ivoirien  il s’est vu menacer et traiter de tous les noms. Ce réquisitoire parental contre son engagement politique s’est terminé par ces mots précis: »Tu veux mourir?Tu veux nous faire tuer? »

Le peuple africain a par ailleurs  tendance à réduire sa vision de la chose politique à l’appartenance à un parti politique, au soutien d’une personne , au culte d’une seule personne. Grande erreur!

Fanatique ? oui à la limite mais thuriféraire? Je dis non de façon catégorique. La politique est devenue une religion dans laquelle on idolâtre un leader. En Cote d’Ivoire par exemple les partisans du président Alassane Dramane Ouattara (ADO) sont appelés « adorateurs » , un jeu de mot avec ses initiales. Un jeu de mot  a priori anodin mais qui est révélateur de l’image qu’offre certains adhérents de partis politiques.

« Les hommes passent mais les institutions demeurent »

Cette citation,  nous devons la faire nôtre. Nos Etats ne doivent pas s’identifier à un individu contrairement à ce que veulent nous faire croire bon nombre de dirigeants africains. Ce sont nos institutions qui doivent être fortes et non nos chefs d’Etat comme le soulignait Barack Obama dans un discours à l’endroit du continent africain. Une telle approche nous permettrait de faire la politique autrement et peut être que notre réticence à en faire serait moindre.

Il faudrait savoir que la politique concerne le fonctionnement de notre société , son organisation. Ce qui revient à dire que nous sommes  tous concernés. Qu’il s’agisse de l’augmentation des denrées alimentaires, de l’organisation de notre système de santé…nous avons notre mot à dire.Hommes comme femmes, jeunes comme vieux  , que nous soyons intellectuels ou pas , tous les avis comptent.

Il n’ y a donc aucun complexe à avoir encore moins aucun risque à courir en parlant de ce qui nous concerne. Malheureusement nos sociétés sont gangrenées par des politiques qui se servent d’un fort taux d’ analphabètes , de la force de la religion ou encore de la pauvreté POUR MANIPULER  les populations.

Il nous appartient de mener un véritable travail et surtout au niveau de la jeunesse pour aller à la quête de  la liberté d’expression , de la liberté de parler de tous les sujets en faisant avancer le débat politique.

Il est temps que cet éveil ou dois je dire ce réveil se fasse. Pendant que nous sommes en train de nous quereller, en train d’opérer des détournements de fonds ,planifier des coups d’Etat , s’attaquer à la liberté d’expression , entraver la justice la vraie et j’en passe , le monde évolue. Par exemple des Etats sud américains  qui jusqu’à une période relativement récente étaient à la traîne, devancés par certains Etats africains sont aujourd’hui en pleine phase émergente ,les  devançant par la même occasion .

Il serait temps que l’Afrique arrête de rendre  responsables les autres de ses malheurs. Il serait temps que nous évoluions dans le bon sens. Il serait temps de montrer à ces pseudos dirigeants qui nous manipulent que nous avons notre mot à dire. Nous n’avons pas à subir leurs mensonges ou leurs menaces.

Eric G.