Salut Loïc…Oulaahh je suis content de te voir. Ça fait un bail. Alors, quoi de neuf ?
Oui ça fait plaisir de te retrouver quoi de neuf? Beh j’ai le clip du deuxième extrait de mon EP qui est sorti le 25avril, donc je suis actuellement en pleine promo.
Ah…on saute les étapes là ! Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Moi je suis Loïc Skyscraper artiste musicien ivoirien vivant en Ukraine.
J’ai cru que tu faisais des études de médecine ?
Oui c’est exacte, je suis en 5eme année de médecine à l’université nationale de médecine d’Odessa, c’est un peu ma deuxième vie.
D’accord ! Tu es une sorte de super héro alors… Médecin le jour et chanteur la nuit. Ce n’est pas dur de combiner les deux vies ?
(Rire) oui c’est un peu ça. (Rires). Mais plus sérieusement, c’est incroyablement compliqué niveau timing, mais je suis un vrai passionné de musique, j’aime écrire, composer mes mélodies et en même temps, je ne me vois pas vivre dans un univers autre que celui des hôpitaux, des longues heures de garde de nuits, des consultations, et de gérer les petits bobos des uns et des autres. Alors, je combine les deux et je me donne à fond pour que tout marche.
Tu te vois comme un artiste engagé ou tu fais plus dans la variété ?
Ni l’un ni l’autre. Je suis un artiste qui chante ce qu’il voit et ce qu’il vit. Autour de moi il y’a de la joie, de la tristesse. Il y’a des problèmes de société, d’insécurité. Je m’inspire vraiment de tout, de mes souvenirs, mes amours de jeunesse, et aussi et surtout des jeunes à inspirer.
Dans mes chansons j’ai envie de célébrer tout ça, en parlant de notre joie et pouvoir, entre deux phrases, dire que cette joie aurait pu être plus belle si nos gouvernants étaient responsables.
Tu ne décries pas seulement l’irresponsabilité des dirigeants…
Oui, bien sûr. Nous sommes tous responsables de quelque chose. Comment être totalement heureux quand on ne s’indigne pas pour nos frères qui meurent chaque jour en mer en tentant de rejoindre l’Europe.
Qui finance tes clips et tes vidéos ? Y a-t-il une équipe Loïc Skyscraper ou tu fais tout toi-même ?
C’est une jeune structure qui s’appelle Enjoy Your life & Co. Des jeunes entrepreneurs un peu multi-casquettes, ils font dans le streetwear, la production de musique, la réalisation de clip et événementiel.
Ça doit être passionnant tout ça. Je me suis toujours dit que ça devait être palpitant de tourner un clip. Quelle est l’expérience qui t’a le plus marqué lors d’un tournage ?
Sur le tournage du dernier clip de ma chanson « Leçons ». Nous avons tourné la scène principale dans une vieille cathédrale abandonnée située dans un petit village perdu près de la frontière entre l’Ukraine et la Moldavie, à trois heures de route d’Odessa. Un village tellement perdu que le GPS ne captait plus, internet non plus.
Notre convoi comprenait deux voitures, nous étions dix. Nous nous sommes arrêtés faire une pause et là y a deux gars en civil qui s’approche pour demander nos papiers. Logiquement on leur demande « Vous-mêmes vous êtes qui? ». Et l’un des gars se met à hausser le ton. Donc un ami de classe qui était avec nous se met à le chauffer » tu va faire quoi si on ne donne pas nos papiers ? Toi tu es qui? »
Et il dégage le gars.
On reprend la route, on arrive sur le lieu de tournage, et pendant qu’on déballe le matériel, on voit un 4×4 militaire qui gare. Six hommes en tenu et armés descendent et nous mettent en joue « haut les mains ne bougez plus, qu’est-ce que vous faites ici ?« . Malgré la panique, j’essaie tant bien que mal de leur répondre, quand un deuxième 4X4 arrive en trombe, encore six autres gars. Wallaye ! (rires) Ceux-là je pensais vraiment qu’ils allaient tirer. Leur chef nous demande nos documents. je me retourne vers mon équipe. Je ne savais pas comment dire au chef que nous n’étions que trois à avoir nos papiers. (Rires)
Puis, pour ne rien arranger à la situation, arrive une petite voiture blanche. Les deux passagers n’étaient autres que les deux gars avec qui nous nous étions disputés à l’entrée du village. Je me suis dit « Oulah ! C’est fini pour nous. Ils vont nous tuer et laisser nos corps dans les bois.
L’un d’entre eux nous demande qui est le responsable. Je me retourne donc naturellement vers le réalisateur et je m’aperçois que tout le monde a reculé et que je suis seul devant. Les poltrons. (Rires).
Bref, après de longues négociations, ils nous laissent démarrer le tournage. J’avais cependant peur qu’il fouille les voitures car nous avions loué de vraies armes pour le tournage du clip. Je n’ose même pas imaginer les conséquences.
On aurait parlé de toi au passé à cette heure. Mais finalement ça s’est bien terminé comme on peut le constater en regardant ton clip. Au passage, c’est vraiment de la bombe. Un scénario bien pensé, une chanson avec des paroles profondes. Vu l’investissement que tu fais dans ta musique et dans tes clips, arrives-tu à vivre de ton art ? Organises-tu des show cases ? Des concerts ?
Non… Pas encore… c’est vrai que je fais de la musique depuis longtemps, mais l’aventure « Loic skyscraper » avec son nouveau visuel et ses nouvelles sonorités vient juste de commencer. Oui les show cases j’en fais pour la présentation de mon deuxième clip la. Enjoy Your Life fait le taf. Mais concernant les concerts, c’est pour l’instant un autre niveau que je ferai tout pour atteindre. Je n’en doute pas. On va dire que ce sera la première petite confirmation.
Comment te vois-tu dans 5 ans ?
Dans 5 ans je me vois entamer la construction, en Côte d’Ivoire mon pays, de ma première clinique que je veux communautaire. Une construction qui sera, je l’espère, financée par les bénéfices de mes tournées et de mes ventes d’albums.
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